La révolution économique
- Que reste-t-il des utopies et des acteurs des années 2000-2010 ? Mark Zuckerberg, Jeff Bezos demeurent d'actualité, mais combien d'autres ont disparu ? Que sont-ils devenus ?
Parallèlement, beaucoup d’entreprises ont disparu ou parmi les pionniers du Web 2.0 se sont fait racheter (par exemple Flickr pour les photos par Yahoo avant d’être lui-même acquis par l’opérateur de télécoms Verizon). L’utopie qui reste et qui est très présente dans la Silicon Valley reste la volonté de changer le monde avec des sociétés créées qui résolvent des problèmes.
Tout problème est une opportunité de créer un business. Les bébés GAFAM ont éclos dans les années 2000 (sauf Netflix en 1997) avec les NATU (Netflix Airbnb Tesla Uber) sur ce modèle : pénurie de logements lors d’une conférence ou de taxis qui ont valu les créations respectivement de Airbnb et Uber. En outre le Web 2.0 a vu une accélération des usages possibles avec la démocratisation de l’iPhone lancé par Apple en 2007 et qui a permis la seconde naissance de l’entreprise de Cupertino avec à sa tête Steve Jobs. Néanmoins l’utopie d’un réseau décentralisé avec un principe d’égal à égal en bout de chaîne à l’origine d’Internet n’est plus. Les géants d’Internet ont recentralisé le pouvoir. Cette nouvelle utopie est peut-être recréable avec la blockchain.
- L'Europe n'a pas, n'a plus de géants technologiques, depuis 30 ans, avons-nous encore la capacité d'en faire naître, ou sommes-nous condamnés à rester des nains numériques, technologiques, dépendants des GAFAM ou des BATHX ?
C’est un fait. Pour autant, l’Europe a des acteurs majeurs parmi les opérateurs historiques des télécoms comme Orange, Deutsche Telecom, Telefónica qui se repositionnent dans le numérique pour continuer à peser. Mais aussi quelques acteurs comme SAP en Allemagne, Spotify en Suède mais relativement peu de licornes comparativement aux États-Unis et à la Chine, les maîtres du combat numérique mondial. De surcroît, les entreprises créées en Europe ont du mal à lever des fonds, passer à l’échelle et pensent plus marché local que mondial avec un time to market très long. La rapidité d’exécution est la marque des États-Unis et de l’Empire du milieu contrairement à l’Europe où l’on tergiverse trop, évalue un problème sous tous les angles avant d’agir avec des contraintes réglementaires et administratives fortes.
Or pendant le confinement, nous avons assisté à une plus grande prise de conscience de notre extrême dépendance aux GAFAM (avec des outils pour les visioconférences et le travail à distance américains comme Microsoft Teams ou Zoom). Et la notion de souveraineté numérique s’est développée auprès du grand public. Ce sont des aspects que nous avions soulevé dans notre livre Web 2.0 15 ans déjà et après ? aux éditions Kawa. À noter que les droits d’auteurs seront entièrement reversés à deux associations œuvrant pour l’inclusion numérique : Emmaüs Connect et Start-up for kids.
Relation à l'information
- L'avenir du Web et de la culture sont-ils les vidéos et les photographies "pôtichats" et des autres amis de l'homme ?
D'ailleurs, pour la communication du livre, nous avons repris le chat Grumpy. Ce clin d’œil est un hommage à l'esprit subversif et la culture du mème né sur 4Chan. On le retrouve aussi dans le générique des productions de lives entamés en cette rentrée les jeudis midi et aussi sur le blog qui prolonge le site https://www.reenchanter-
Globalement, nous sommes dans une culture de l'image et de la vidéo, du snack content et de nouvelles formes d'écriture, accentuée par la 3G puis la 4G. Et peut-être la 5G, sauf si la frugalité numérique - liée à la conscience écologique - devient une tendance. Mais l’avenir du Web et de la culture ne peuvent être résumés à ces seuls aspects. Nous allons plus loin dans le livre.
- N'avons-nous pas été naïfs en pensant que seules la connaissance et la bienveillance seraient les deux moteurs du Web ?
La connaissance n’est plus bienveillante dans la mesure où les algorithmes comme celui de la recommandation guide les internautes par rapport à des impératifs économiques de consommation et non de connaissance.
Nous ne savons pas si c’est de la réelle naïveté mais plus une dérive des oligopoles qui se sont constitués en étouffant toute concurrence et en rachetant les start-up innovantes. Pour autant, la bienveillance et les règles de savoir-vivre existent sur Internet au-delà de la netiquette.
Ainsi Beer Bergman du collectif parle d’hospitalité numérique. Et nous, 56 (la 57e personne étant notre préfacière, la pionnière de l’espace européen, Claudie Haigneré) voulons #RéEnchanterInternet !
Questions générales
- Peut-on dire que l'épisode covid que nous vivons est un test grandeur nature pour nos institutions dans leur capacité à intégrer la dimension du numérique ?
- Est-ce un accélérateur du changement ?
- Le confinement vous donne-t-il des idées ? Quel est votre prochain rendez-vous ?
Il s’agit d’un cycle de débats réalisés en direct avec des membres du collectif des 57 pionniers du Web 2.0 francophone. L'objectif est d'explorer des pistes pour (re-)penser un web plus optimiste, plus inclusif et plus respectueux de nos droits humains fondamentaux !
Nous (@fayon, @Fbrahimi) vous donnons rendez-vous jeudi prochain à 12 h précises.
Et ces webinaires de 30 minutes sont également disponibles sur la chaîne YouTube créée pour l’occasion :
https://www.youtube.com/c/ReEnchanterInternet/
Dernier Replay
Au sommaire
- Pourquoi la question de la souveraineté numérique est-elle si importante ?
- Quelles sont les raisons de notre incapacité à (ré)agir ?
- Reste-t-il des leviers non exploités qui nous permettraient de sortir par le haut ?
Rejoindre et Participer au Live sur notre chaîne Youtube « RéEnchanter Internet » à 12h précisesEn présence des contributeurs du livre « WEB 2.0 15 ans déjà et après ? 7 pistes pour réenchanter Internet ! »
- Jérôme Bondu, fondateur et directeur du cabinet de conseil : Inter-Ligere.fr spécialisé en intelligence économique. Responsable du Club IES. Conférencier IHEDN et expert APM
- Fabrice Epelboin, Conférencier, startupper, enseignant à Sciences Po Paris, hacktiviste et spécialiste de la politique du numérique et de l’impact du numérique sur la politique et les mouvements sociaux.
- Anthony Poncier, Docteur en histoire sociale et politique, expert en transformation digital, fondateur du Top 500 Bars
Editions Kawa :
- Site : https://www.editions-kawa.com/
- Podcast : https://www.editions-kawa.com/actualites/podcast-fadhila-brahimi-anthony-poncier-web-2-0-15-ans-deja-et-apres/
Fadhila Brahimi
- @fbrahimi
- https://www.fadhilabrahimi.com/
David Fayon :
- @fayon
- https://www.davidfayon.fr